La Roche amère

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Ne quittez pas VILLENEUVE sans avoir visité « La Roche Amère », que vous atteindrez à pied en empruntant le sentier pentu qui démarre à 100 mètres au nord du village. Visible de toutes parts, cet énorme rocher calcaire a été détaché de la montagne du Luberon par la rivière Le Largue.

Stratégiquement situé, il a toujours été occupé (même aux temps préhistoriques…!). Aujourd’hui vous y apercevrez les ruines du village médiéval de la Roque, le donjon, la chapelle restaurée Notre Dame de la Roque et en contre bas l’exploitation d’une carrière.

Un peu d’histoire

Les premiers seigneurs de la Roque et de Villeneuve
Guillaume-Bertrand (1051 à 1075 environ) est à l’origine d’assurer la défense de son comté.Il fit construire vers la fin du XI éme siècle un château fort sur les restes de l’occupation antique du site de la Roque. Celui-ci sera détruit vers 1145 lors des combats entre les troupes du comte de Forcalquier et celles de Raimond Béranger III, comte de Barcelone et de Provence.

Dans des temps plus anciens, les maisons se groupaient autour du château dont il reste les vestiges au sommet de la Roche Amère. Mais l’époque étant plus clémente, les habitants souhaitèrent quitter ce site défensif pour un emplacement d’accès plus facile et plus favorable du village depuis la Roque jusqu’à l’emplacement actuel.

A partir de 1220, les habitants de la Roque auront pour seigneurs les barons de Céreste et notamment Jacques (1440.env.1479) qui, avec sa mère Angélique de Brancas, signent une transaction en 1443 concernant le déplacement du village de la Roque en un lieu dit Puychalvert, emplacement actuel du village.

Le vieux village de Villeneuve, perché sur sa butte appelée jadis « Puychalvert » et aujourd’hui « La plaine» dominé par le campanile de la tour de l’horloge, est un habitat relativement récent.
Avec sa carapace de toits en tortue, couronné par les chênes verts du Pasquier et ceinturé par le canal de Manosque qui lui tient lieu de rivières, le village peut être qualifié de typiquement provençal. Il ne date pourtant que du XV ème siècle. Ce qui n’est pas si loin de nous…

Le « déperchement » s’effectue le 3 décembre 1443.
Texte extrait du livre « VILLENEUVE DE LA ROCHE AMERE A PUYCHALVERT » édité par l’association « Les Amis de Villeneuve ».

La Chapelle Notre Dame de la Roque (XVIIème)

Au loin La chapelle Notre Dame de la Roque n’est qu’un point au milieu de la verdure. Cette chapelle est perchée au sommet du piton rocheux dominant le confluent du Largue et de la Durance. Elle fut donnée en 1150 à l’abbaye de Saint Gilles par l’évêque de Sisteron, Pierre de Sabran. L’abside (espace de plan cintré ou polygonal formant l’extrémité du chœur de nombreuses églises, ou constituant l’annexe d’une pièce quelconque.) est flanquée au nord des restes d’une absidiole (chacune des petites chapelles s’ouvrant sur l’abside, voire sur le transept) romane curieusement intégrée, soudée dans le nouvel édifice. Au sud, au XVII ème siècle, il y avait un ermitage achevé d’être démoli en 1972 : il figure sur la carte de Cassini de 1778.

La chapelle a été restaurée il y a une trentaine d’année. Le premier dimanche de septembre a lieu le pèlerinage avec messe et danses folkloriques.

En grimpant jusqu’au sommet, nous longeons l’ancienne enceinte avant d’atteindre les vestiges de la forteresse du Moyen-âge. Le donjon construit sur le rocher, est de taille impressionnante : nous dominons la vallée (environ 580 mètre d’altitude) et le village de Volx. Une archère (ouverture pratiquée dans une muraille pour tirer à l’arc ou à l’arbalète) a été dégagée.

Aux alentours, se trouvait l’ancien village qui fut abandonné en 1443 au profit du Puychalvert, le village actuel (se reporter au chapitre histoire).

Un site surprenant

Depuis 1997, sur la face Nord-Est du rocher, a été instauré un arrêté de Protection de biotope (aire géographique, ou habitat, écologiquement assez homogène, d’étendues variables, abritant un groupement d’être vivants ou biocénose).

Le versant Sud a été exploité dès le début du XX ème siècle pour la production de pierres à chaux qui étaient amenées par voie ferrée jusqu’à l’usine de Saint-Auban. Le tunnel de l’ancien accès de la voie ferrée et les vestiges de structures situées au Sud de la carrière témoignent de cette première exploitation.

La carrière entame le versant Ouest d’une colline qui domine en falaise la vallée de la Durance à l’Est.
L’exploitation a entaillé en escalier cyclopéen le piton rocheux sur l’ensemble du versant Ouest. Ce front fait pendant à l’ensemble des falaises naturelles du versant Sud-Est.
La carrière n’est perçue que depuis l’Ouest selon un cône de vue axé sur le vallon du Largue, emprunté par la RD13 Volx-Forcalquier.
Le dénivelé actuel modelé en dix gradins atteint 150 mètres. Les gradins restent tous accessibles à partir d’une piste tracée en limite Nord et qui permet de rejoindre le sommet de la chapelle.
Le résultant est surprenant : on découvre l’ensemble du piton rocheux strié de gradins telle une sculpture monumentale. Les gradins les plus hauts, plus anciens, sont bien patinés avec une teinte qui se fond avec celle des falaises alentours.

Les particularités de ce site isolé, avec un versant excavé sur sa totalité, le jeu lié à la proximité de falaises naturelles et de « falaises » artificielles, la fermeture visuelle avec un axe de perception unique depuis le couloir du vallon du largue, sont des arguments en faveur d’une valorisation exceptionnelle de cette marque dans le paysage d’une activité de carrière : « Land art », patrimoine industriel…

Depuis le deuxième trimestre 2011, un sentier botanique a vu le jour. Grâce à la passion d’un homme, le sentier menant à la chapelle et au château est parsemé d’indications permettant d’observer plus d’une centaine d’espèces végétales et de nombreux insectes.
Des étiquettes permettent aux promeneurs intéressés de connaître le nom des principales espèces présentes.

Bonne promenade…